EQUIPE D’ACCOMPAGNEMENT DE DEUIL

 Un « oui » à la vie !

Présentation

Il s’agit d’un groupe de paroissiens qui veulent prendre du temps pour partager la souffrance et la douleur des autres dans les moments de deuil. Convaincus que les proches qui nous précèdent de l’autre côté du visible ne sont que des icônes qui nous parlent de notre éternité[1], les membres de l’EAD s’accordent le privilège de pouvoir discuter de la beauté de la vie, de la mort comme « passage », aux familles qui le souhaitent. (Donc uniquement en cas de demande).

Travailler sa foi en la résurrection, voir dans le corps inanimé un corps en souffrance de gloire et arriver à la conviction profonde que mourir c’est entrer dans la communion de la vie[2] ; et on n’échappe pas à la mort… voilà les réflexions que notre groupe veut porter. La mort n’est pas une punition ni l’immortalité une récompense.

Si nous étions immortels, –peut-être nous prélasserions-nous dans la mesquinerie et la suffisance.
Notre sort serait –peut-être– pire que celui de Tantale : étourdis de liqueurs violentes, nous ne sentirions même plus notre soif d’eau vive comme la Samaritaine au bord du puits.
Nous serions –peut-être– des Sisyphes tout contents de rouler à l’infini leur pierre.
Nous serions –peut-être– des Ixions jaloux de tourner sans fin, enchaînés à la roue de la fortune.

Mal-heureusement, nous sommes mortels, et comme Icare, nous consommons notre cire sous le soleil de la vie jusqu’à la mort. Mais nos œuvres nous survivent car en Dieu, chacune de nos actions est marquée d’éternité ; et c’est en raison de cela que la mort n’est qu’un passage. Notre équipe est un « oui » à la vie, puisque nous parlons beaucoup plus de vie que de mort ; et beaucoup plus de vivants que de cadavres. Pour nous, une vie réussie est celle que l’on a « vécue en vivant » et au bout de laquelle on suit son destin à tout le moins de bon cœur…en disant « j’ai vécu ».

Naissance

L’idée de fonder un groupe qui puisse accompagner les familles qui sont dans le deuil émane d’un constat et d’une réflexion de l’équipe pastorale. Le constat se porte sur la diminution numérique du Clergé[3] (au sens large) et  la réflexion est basée plutôt sur la présence de la communauté auprès de ceux qui ont perdu un être cher. Tout compte fait, ce groupe est le fruit d’une sollicitude pastorale manifestée à l’égard de tous et qui témoigne d’une église qui ne se veut point uniquement : foi et charité ; mais aussi et surtout : espérance en une autre vie dont l’éclosion commence avec la mort. Cela n’a rien d’une résignation face à l’inéluctabilité de la mort, sinon d’une ouverture dans la foi qui donne la conviction que la « lumière » que nous sommes aujourd’hui ne peut pas s’éteindre indéfiniment dans le néant.

Mission

La toute première mission assignée à cette équipe se résume comme suit : Être avec. Ce n’est pas une forme de commisération mais une présence vivifiante et réconfortante avec un visage baigné de la lumière du Ressuscité.

En effet, devant l’inexorable réalité de la mort, on se rend compte de la nécessité de s’ouvrir à la force inflexible de la vie qui prend sa racine dans la « Mort et la Résurrection » de Jésus. Les ceintures serrées au même cran que les familles endeuillées, les membres de l’EAD désirent d’être les témoins discrets de l’espérance et de la vie à travers la proximité et l’amitié dont ils font preuve. En plus de la mission de représenter la Paroisse auprès des familles, l’équipe s’engage à ce que le deuil ne soit pas vécu dans la solitude. Car, la communauté qui se réunit chaque dimanche pour célébrer et qui se rencontre à l’occasion des moments de joie (Baptême, Communion, Confirmation et Mariage) doit aussi faire sentir sa présence, dans le silence délicat et éloquent que requiert la douleur infligée par la mort.

La deuxième consiste à aider les familles à préparer les funérailles, les guider. Il est aussi envisageable qu’un membre de l’équipe puisse même présider les funérailles. (À voir avec le prêtre et la famille).

Une troisième responsabilité est de recontacter les familles après les obsèques[4]. (Tâche compliquée)

Comment réaliser cette mission ?

Le bon sens nous invite à tenir compte de la réalité socio-culturelle de notre paroisse et de chaque famille en particulier. D’abord il faut partir de la situation concrète de la famille et de ce qu’elle souhaite avoir ; notre démarche est celle de proposer, libre à chacun de faire appel aux services du groupe Avant, Pendant et Après les funérailles[5]. Visible et disponible, le groupe s’engage à se faire connaître auprès des paroissiens pour créer une certaine familiarité…sans laquelle on n’est pas forcément persona grata dans des circonstances de deuil. Prudent et bienveillant, le groupe veillera à ne pas choquer les sensibilités par des remarques maladroites[6]. Il est assez important de comprendre que la souffrance ne supporte pas toujours les artifices de la parole ; elle ne se satisfait que de l’empathie, ou d’un silence qui parle si fort qu’il est capable de toucher l’âme[7].

Quelques activités ponctuelles

  • Article dans le « Reflets » pour nous faire connaître.
  • Un onglet sur le site de la Paroisse avec des témoignages et autres ressources…
  • Un tableau visible à l’entrée de l’église pour afficher les activités du groupe, les photos (faire-part) des personnes décédées ; les coordonnées des membres de l’EAD, des textes de méditation sur la vie…
  • Une journée de réflexion à Farnières autour du thème : la mort, parlons-en tant qu’il fait beau (Gabriel Ringlet), samedi 29/10 de 9h à 12h ??? (à voir)
  • Un témoignage de Marie-Thérèse Hautier (grande sœur de Bénédicte) aumônière…
  • Organiser des rencontres avec d’autres équipes d’accompagnement de deuil dans les paroisses voisines.
  • Etre attentifs aux formations organisées par le Diocèse à ce niveau…

[1]Cfr. L. Basset, Ce lien qui ne meurt jamais, Albin Michel, Paris 2007, p. 79.

[2]Cfr. F. Hadjadj, Réussir sa mort. Anti-méthode pour vivre, Presses de la Renaissance, Lonrai 2005, p. 238.

[3] Vu l’effectif et la moyenne d’âge du Clergé, il convient de se poser la question de l’avenir. Loin de s’en inquiéter, il faut prévenir : former des laïcs qui devront aider ou pallier à l’absence de prêtres dans les années à venir. En ce sens, nous (à Saint François de Sales) ne sommes pas les pionniers ; beaucoup de paroisses autour de nous ont déjà pris certaines de ces mesures préventives.

[4] On avait émis l’idée de réunir les familles affectées par le deuil au cours de l’année le (1 ou 2 Novembre) et à l’occasion donner une croix ou une bougie ou une fleur…comme un symbole de vie et de résurrection…

[5] S’il est vrai qu’on a besoin de l’assentiment de la famille pour dialoguer, discuter et préparer la célébration ; il reste aussi vrai qu’on ne lui demande pas son avis pour formuler/présenter un mot de « sincères condoléances » au nom de la Paroisse.

[6] Parfois mieux vaut se taire que de dire un mot « hors contexte ». Dans des situations de deuil, il y a des familles qui ne voudraient pas parler nécessairement de Dieu, il faudra essayer de ne pas l’utiliser comme un bouche-trou dans certaines conversations. Ne point faire appel à des arguments d’autorité comme « c’est la volonté de Dieu » (même si c’est vrai) ; l’écoute sera beaucoup plus importante que nos paroles.

[7] Platon, Axiochos, in Œuvres Complètes, Flammarion, Paris 2008, p. 99.

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