Un été, un groupe de hérissons vint s’installer dans la forêt. Il faisait beau, il faisait chaud, et toute la journée, ils s’amusaient sous les arbres. Ils batifolaient dans les champs, aux abords de la forêt, jouaient à cache-cache entre les fleurs, attrapaient des mouches pour se nourrir, et la nuit s’endormaient paisiblement sur la mousse.
Un jour, ils virent tomber une feuille d’un arbre, puis deux, puis trois…. Étonnés, ils s’informèrent auprès de la chouette, l’être le plus sage de la forêt, qui leur apprit que c’était l’automne. Ils inventaient de nouveaux jeux, s’amusaient tout autant et le soir, comme les nuits devenaient un peu fraiches, ils apprirent à dormir sous une couverture de feuilles mortes.
Mais le temps passa et il se mit à faire de plus en plus froid. Dans la rivière, parfois, on trouvait des glaçons. La neige vint recouvrir les feuilles. Les hérissons grelottaient toute la joumée et la nuit, tant ils avaient froid, ils ne pouvaient plus fermer l’œil. La chouette, une nouvelle fois consultée, leur conseilla d’observer les autres animaux de la forêt et de les imiter en se serrant les uns contre les autres, ils se réchaufferaient mutuellement.
Immédiatement, ils coururent les uns vers les autres pour s’enfuir aussitôt aux quatre coins de la clairière : avec tous leurs piquants, ils s’étaient blessé le nez et les pattes. Chaque fois qu’ils tentèrent l’expérience en courant, tant ils étaient pressés de se réchauffer, ils se piquèrent cruellement le museau.
Il était pourtant urgent de trouver une solution : c’était une question de vie ou de mort ! Les oiseaux, les lapins, les taupes, tous les animaux se tenaient chaud de cette façon mais eux y parviendraient-ils jamais ? Ce fut encore la chouette qui leur donna le bon conseil nécessaire : s’approcher pour faire équipe demande beaucoup d’attention aux autres ! Il faut y consacrer le temps nécessaire et y aller tout en douceur.
Alors, avec mille précautions, petit à petit, en abaissant l’un après l’autre tous leurs piquants, ils se rassemblèrent, trouvant enfin la bonne distance pour avoir chaud sans se blesse. Et le vent qui soufflait ne leur faisait plus peur ; tous ensemble, ils pouvaient affronter les rigueurs de l’hiver.
D’après Nicole Fabre.