Politique et société – Le pape François (A Lire)

Le pape François “se confesse” dans le livre « Politique et Société »

Un des meilleurs moyens de pénétrer profondément la pensée du pape François est sans doute de le lire au travers des entretiens qu’il vient d’avoir avec Dominique WOLTON. Celui-ci, agnostique, sociologue français du Fonds National de la Recherche Scientifique, l’a poussé sans cesse à dévoiler sa position par rapport à de nombreux thèmes. Pendant une année, au cours de quelques 14 audiences privées (de +/- 90 minutes) au Vatican, le pape, avec intelligence, grande clarté et bonhomie, explicite et confirme ses messages d’ouverture exprimés ces dernières années sur des sujets sensibles dans le débat sur l’Eglise et société. Aussi le voyons-nous évoquer des thèmes comme la paix et la guerre, la politique et les religions, la globalisation et la diversité culturelle, le fondamentalisme et le sécularisme, l’écologie, les inégalités dans le monde, l’œcuménisme et le dialogue interreligieux, l’individu, la famille, l’altérité, le temps, la confiance, la joie…

Mais, de manière moins habituelle, le pape s’est confié sur les personnes qui ont le plus compté dans sa vie, notamment des femmes. François rend hommage à ses sœurs, ses deux grands-mères et sa maman « qui affrontait les problèmes les uns après les autres », y compris les souffrances physiques. “Et il y a eu les amies de l’adolescence, les petites fiancées ». Etre en contact avec les femmes « m’a enrichi », affirme le pape, qui confesse « avoir beaucoup appris, même à l’âge adulte, car les femmes voient les choses d’une manière différente des hommes » et « qu’il est important d’écouter les deux ».

Pape_FrancoisFrançois ajoute dans ses confidences qu’il a été fort influencé par une militante communiste, Esther Ballestrino de Careaga, assassinée pendant la dictature argentine (1976-1983). “Elle m’a appris à penser la réalité politique (…) Je dois beaucoup à cette femme, parce que c’est la femme qui m’a appris à penser”. Et de manière on ne peut plus naturelle, le pape François, qui avait alors 42 ans, ajoute : “J’ai consulté une psychanalyste juive. Pendant six mois, je suis allé chez elle une fois par semaine pour éclaircir certaines choses. Elle a été très bonne. Très professionnelle comme médecin et comme psychanalyste. Et puis un jour, alors qu’elle était sur le point de mourir, elle m’a appelé (…) pour un dialogue spirituel”. Quant à son pontificat, François répète qu’il n’est pas un « professeur », mais un « pasteur ».

Après ses rencontres avec le pape latino-américain, WOLTON rend témoignage de son sourire, de sa douceur, de ses yeux tellement vivants ainsi que de son savoir et de sa grande intelligence. Pourtant il avouera « “Je n’ai jamais pensé finir dans cette cage [le Vatican]. Mais je reste libre intérieurement. »

Quant à moi, après avoir parcouru attentivement ce livre surprenant, j’ai immédiatement repris sa lecture, car il y a là tant d’ouverture et de thèmes à méditer !

Manuel.

  • Pape François, Rencontres avec Dominique Wolton, Politique et Société, Ed. L’Observatoire, 2017 (430 pages).
  • Ref sur internet : ICI

 

 

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