Jean 8,1-11
En ce temps-là, Jésus s’en alla au mont des Oliviers.
Dès l’aurore, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner.
Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu,
et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère.
Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? »
Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre.
Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. »
Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre.
Eux, après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu.
Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? »
Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »
D’après des textes du Père Damien Stampers et du Pasteur Antoine Nouis
L’évangile proposé en 5ème dimanche de carême est là pour nous signifier le mystère absolu du pardon des péchés dans le mystère de la croix. Le pardon des péchés sur la croix est un pardon total, absolu, gratuit et sans conditions. Il ne demande rien en échange, ni conversion, ni acte de contrition. La seule parole de la femme est de dire que personne ne l’a condamnée, elle n’exprime aucun remord, ni engagement à changer de vie. Le pardon lui est donné gratuitement.
Ce pardon gratuit, ce salut sans conditions nous pose question et peut nous révolter. C’est pour cela que la femme adultère a eu du mal à trouver sa place dans les évangiles et qu’on a cherché à atténuer la force du pardon. Pourtant, le seul fait qu’elle ait réussi à parvenir jusqu’à nous, prouve bien qu’il s’agit là d’une parole authentique de Jésus que l’on ne peut enlever.
Jean Vanier a écrit : « Pardonner, c’est aimer les gens tels qu’ils sont et leur révéler leur beauté, cachée derrière les murs qu’ils ont construits autour de leurs cœurs. »
Parce qu’elle se sait pardonnée, aimée de la sorte, la femme peut entendre cette parole de Jésus non comme une sentence morale, mais comme une invitation à vivre selon son cœur, selon la vraie beauté qui est en elle.
Etymologiquement, le sens premier de péché est échec et plus spécifiquement échec à atteindre la cible. Echec dans ce pour quoi j’ai été créé. En disant « ne pèche plus » Jésus ne fait en rien la morale, il invite la femme à redécouvrir la vraie vocation de sa vie, à sortir de l’impasse dans laquelle elle se trouvait.