Corps et Sang du Christ— juin 2019 C
Luc 9, 11-17
Tous ces gens qui l’ont suivi par les routes, tous ces gens qui étaient venus, à pied, avec leurs infirmes, avec leur confiance aussi.
Comment pouvait-il ne pas les voir, ne pas en «avoir pitié», comment ne pas être pris de compassion, ne pas être bouleversé ? Et comment ne pas les accueillir, se pencher sur leur appel à chacune, à chacun ? Au point qu’il semble oublier l’heure, et l’endroit désert.
Ses amis les lui rappellent. Eux aussi ont le cœur attentif, ils sont à son école.
«Renvoie-les, qu’ils aillent s’acheter à manger. »
Et Jésus répond : «Donnez-leur vous-mêmes à manger.» II aurait pu ajouter : «Car il ne s’agit pas d’acheter, il s’agit de partager.» Et quand on partage, il y a toujours plus que ce que l’on a, il y a ce que l’on est. Et au cœur de nous-mêmes, de ce que l’on est, il y a la part de Dieu qui est Amour.
Est-ce que ce n’est pas cela, aussi, la multiplication des pains ?
Dans nos ressources partagées, l’abondance gratuite du cœur de Dieu ?
Quand nous nous rappelons ce récit, nous pensons, bien sûr, à l’eucharistie. Nous pensons à l’eucharistie à cause du pain, bien sûr, mais aussi à cause du partage.
Car Jésus a voulu que le souvenir vivant que nous gardions de lui, soit cette invitation à partager, à être des gens de partage, des gens capables de s’asseoir à la table de communion de nos sœurs et de nos frères humains.
C’est alors que Dieu est présent.