Noël 2015

A Noël, Dieu nous invite à changer de cadre …

 

C’est la veille de Noël, place Saint-Lambert, les rues sont illuminées, les vitrines débordent de cadeaux, les haut-parleurs passent en boucle des chants mélodieux, tout invite à consommer davantage et à dépenser plus. Les lumières de la ville n’annoncent pas de bonne nouvelle particulière, elles ne sont qu’attirance vers la consommation.

En cette période de fêtes, il n’est pas toujours facile d’ouvrir les yeux sur notre «périphérie».

– Un jeune qui rentre chez lui après une sortie en ville: Hey Papa, tu sais ce que j’ai vu cet après-midi ?  Il s’est passé quelque chose de vraiment étrange : j’étais sur la place St Lambert et j’attendais une copine et j’ai aperçu une pauvre femme avec son petit enfant qui avait froid dans ses bras et elle mendiait en disant : «  S’il vous plaît, pour mon petit » et tout ça. J’ai eu le temps de l’observer. Personne ne faisait vraiment attention à elle ou pour dire qu’on devrait appeler la police pour s’en débarrasser. Et puis une belle femme bien habillée avec un manteau rouge est arrivée, elle a rien donné mais elle s’est assise à côté de la mendiante !  Tu te rends compte papa ?  Elle est restée à ses côtés-là à lui parler un peu quoi !

La mère avait envie que cette importune s’en allât.  De quoi se mêlait-elle ? Mais en même temps, elle éprouvait, au fond d’elle, une intense émotion.  Cela faisait trop longtemps qu’elle ne parlait plus à personne.

– Le papa : Ah oui ça c’est étrange effectivement mais alors qu’est-ce qui s’est passé ensuite ?

–  Et bien des gens se sont arrêtés, et il y a eu comme un petit attroupement.  Et puis un homme s’est arrêté aussi pour demander à la belle dame si tout allait bien pour elle. Elle lui a répondu que pour elle tout allait bien mais par contre que l’enfant de la dame à côté d’elle avait froid. Et lui, tu sais quoi, il est parti en marmonnant « Joyeux Noël », il n’a même pas regardé la mère et son enfant.

– Le papa : Oh le goujat, il est passé et n’a rien fait pour l’enfant.

– Oui les gens se sont indignés…  mais alors moi j’ai crié : « mais on ne peut quand même pas laisser cet enfant dans le froid »

La maman ne s’était jamais sentie la proie d’autant de regards. Cela faisait des semaines qu’elle n’existait plus pour personne.  Elle comprit que la femme au manteau rouge avait modifié l’ordre du monde.

– Les gens se sont mis à lui parler à s’en inquiéter et parmi eux il y avait un docteur, il a sonné à sa femme pour lui dire qu’il serait en retard parce qu’il allait emmener la mère et l’enfant à son cabinet. Et ils sont partis.

– Le papa : Ah quelle chance, ils ont été pris en charge. Alors continue comment cela s’est terminé pour finir, tu as pu parler un peu avec la dame au manteau rouge ?

– Oui, je lui ai demandé si elle les connaissait…. Eh bien pas du tout m’a-t-elle dit.

« Alors pourquoi vous avez fait ça ? », j’ai dit.  Et j’ai retenu sa réponse tant elle m’a frappée : Pour lui rendre sa dignité, pour lui offrir la parole, pour les sortir de l’indifférence.  Stylé quoi !

Parfois, il suffit juste d’un petit geste, la jeune femme est simplement sortie du cadre. La mère et son enfant ne choquaient personne à leur place, mais la jeune femme bien.

(adapté d’un texte de Franck Andriat)

LA GRATUITÉ D’UN AMOUR

Jésus, là où Tu es né, au milieu de Joseph et de Marie, ta crèche n’était pas fermée.
Tout le monde pouvait entrer.
Jésus, quand Tu es né, Tu as voulu que tout le monde puisse venir Te voir
parce que Tu es venu pour tout le monde.

Avant que Tu ne naisses, Jésus, Joseph et Marie n’avaient trouvé
que des maisons aux portes fermées : fermées au secret de Dieu.
Ils ont trouvé ouverte une étable, une pauvre étable.
Mon cœur, il peut aussi être ouvert ou fermé pour aimer.
Mes mains, elles peuvent aussi être ouvertes ou fermées pour donner.
Ma vie, elle peut aussi être ouverte ou fermée pour faire vivre.

Aujourd’hui, Jésus, Tu ne nais plus dans une étable ;
mais Tu veux naître, dire le secret de Dieu,
dans toutes les maisons, dans tous les cœurs.
Tu veux déposer le baiser de Dieu sur tous les visages.
Tu veux des millions de crèches pour habiter le monde.
Tu veux des millions de cœurs pour donner ta paix sur la terre.
Tu veux des millions de visages pour donner la paix de Dieu.
Tu veux des millions de Noëls pour donner ton Noël.
Ouvre les maisons fermées par la peur ou par la richesse.
Ouvre les cœurs fermés par le chagrin ou par l’égoïsme.
Ouvre les visages fermés par la colère ou par le manque d’amour.

Jésus, viens ouvrir nos sourires et nos lèvres,
viens ouvrir nos maisons et nos cœurs pour dire avec Toi :
Gloire à Dieu, notre Père !

Frère Élie Maréchal

Les célébrations ont été suivies d’un réveillon conviviale. Voir ici

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