18-19 juin 2016 — ordinaire 12 C
Luc 9, 18-24
A la question : « Qui suis-je pour vous ? » nous aimons entendre des réponses de type relationnel. Mais les évangiles ne mettent que des réponses toutes faites, dans la bouche des apôtres et même de Pierre qui ne fait que reprendre des mots anciens, justes mais ambigus : Tu es le messie ; l’envoyé de Dieu … (pour une libération de l’oppression et de reconquête du pouvoir ?)
Pourtant, quleques temps après, au cours d’une transfiguration, Jésus laissera entrevoir à ses proches quelque chose de la lumière qui l’habite. Plus tard encore, aux derniers moments de sa vie terrestre, les mots se feront plus précis pour dire la relation : « Je vous appelle mes amis » « Je suis avec vous, quoi qu’il arrive… » Il prendra le rythme de leur pas lorsqu’ils n’en peuvent plus sur le chemin de la désillusion, et il les attendra au bord du rivage après une pêche infructueuse.
Répondre à la question initiale : Qui suis-je pour vous, n’est pas simple car elle est à la croisée de deux inconnaissances : celle de Dieu et celle de l’homme.
Elle appelle non une définition, un étiquetage même savant, mais une réponse de type relationnel, qui suppose une fréquentation dans la durée et un coeur à coeur dont ils sont loin encore. De plus cette question rejoint en nous le « Qui suis-je ? »
Ainsi la présence du Christ dans l’histoire questionne deux mystères conjoints : celui de l’homme et celui de Dieu.
Délogés de nous-même, il nous faudra un jour l’entendre et tenter d’y répondre.
Elle nous invitera à donner quelque chose de notre propre vie plutôt que de tenter à sauver notre peau à tout prix. Elle nous permettra de nous reconnaître filles et fils du divin potier, reliés à plus large que nous, qui nous a modelés de la même glaise, et nous a nommés dans une bénédiction jamais reprise pour une traversée éclairée de son arc en ciel.
André Stuer.