1° Carême B 2018 – Marc 1, 12-15
« Jésus, dit l’Evangile, fut poussé au désert ».
En entendant cela, je me suis demandé si nous savions encore ce qu’est le désert. Ne serait-ce pas pour les populations victimes de la famine et déplacées ? Le souvenir d’un rallye bien connu le traversant avec ses bruits de moteurs et sa caravane publicitaire ? Serait-ce plutôt maintenant le désert d’Arabie, Irak ou Syrie, où les armes de la mort ont détrôné le chameau ? Seuls nous seraient offerts le bruit et la fureur dans les déserts d’aujourd’hui.
« Jésus, dit l’Evangile, fut poussé au désert et il y fut tenté ».
Peut-être, pour bien comprendre, nous faudrait-il cesser de regarder au loin pour trouver le désert. Il est là, près de nous. Terre aride, temps d’épreuve, où l’on remet en question son instinct de puissance et son goût des richesses, le bruit et la fureur. Où l’on se retrouve seul, face à face avec soi, face à face avec Dieu. Où l’on se découvre pauvre.
Quarante jours de désert pour en arriver là.
Mais le désert, aussi, c’est une traversée. Traversée difficile où doit s’engager notre Eglise. Elle qui est si souvent tentée par le succès, riche de certitudes, sûre d’avoir raison. La voici invitée à se découvrir pauvre. Pauvre parmi les pauvres. Au milieu des victimes de tous nos chars d’assaut, de nos publicités, du bruit, de la fureur. Quarante jours de carême, ce n’est vraiment pas trop. C’est alors seulement, après la traversée, que Jésus s’en alla, au carrefour des nations, pour dire : « Bonne Nouvelle ».
D’après Louis Dubois, échos d’évangile, année B