Réseau wallon de lutte contre la pauvreté. Christine Mahy. Jeudi 14 novembre 19
Christine Mahy travaille au réseau wallon de lutte contre la pauvreté qui est une association qui lutte pour que tous les citoyens disposent de Droits pour vivre dans des conditions décentes. Elle a donc une expérience solide auprès des personnes en précarité et son témoignage était éclairant pour mieux les comprendre.
Je retiens quelques idées qui peuvent nourrir la réflexion de notre paroisse quant à notre thème de l’année sur la pauvreté.
– Christine Mahy affirme que la pauvreté est une forme de violence vécue dans le quotidien. C’est très rude d’être confronté à la précarité tout le temps. Un exemple récent du résultat de cette violence, est l’immolation d’un jeune étudiant français désespéré face aux difficultés de financer ses études.
– Les causes de la pauvreté sont multiples et s’additionnent : Un revenu mensuel insuffisant, l’impossibilité d’épargner, la difficulté d’accès à un logement décent mais aussi à un enseignement de qualité, une pauvreté culturelle, sociale, affective, sans compter l’absence de mobilité (voiture).
Avec un sac bien nanti on peut surmonter plus facilement un coup dur, avec les moyens financiers, les relations, être conseillé etc. Moins le sac est rempli, plus l’épreuve est délicate à passer et susceptible de faire plonger la personne.
Bref, il faut gérer le trop peu pour essayer simplement de tenir. Ce qui fait que le potentiel créatif et existentiel de la personne ne peut pas s’épanouir tant l’énergie dévolue à sa survie est prenante.
– Christine Mahy rappelle qu’il faut garder un regard bienveillant à leur égard car ils font le mieux qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont.
Il y a malheureusement trop de jugements hâtifs et méprisants venant de la société. Des réflexions du genre : « ils n’ont rien compris », « ils auraient dû écouter », « on leur avait dit », « il devrait être économe », etc.
– Les gens en stress de pauvreté sont l’objet de plus de contrôle. Paradoxalement, plus on est pauvre, plus on aura de contraintes : plus de papiers à remplir, plus de rdv à honorer pour l’obtention d’aides, des contrôles à domicile. En plus du stress du manque, il a ce stress qui se surajoute. Les nantis sont très peu contrôlés, personne ne vient voir chez eux comment cela se passe. Pour Christine Mahy, il faut alléger justement ces contraintes qui renforcent la dépendance. Il faut renforcer l’aide structurante globale.
– La lutte contre les inégalités bénéficie à l’ensemble de la population. Dans les pays où les inégalités sont les plus importantes, la qualité de vie est moins bonne pour tous !! Avec plus d’égalité, tout le monde se porte mieux. Ce qu’il faut c’est augmenter l’accompagnement en quantité et en qualité.
Voilà un beau message pour conclure : Instaurer un accompagnement en quantité et en qualité envers les plus démunis proches de nous. Tout le monde s’en portera mieux !
François Bernaerts