A LIRE :
PIERRE ET MOHAMED
C’est avec une attention soutenue, dans un
« silence » religieux, que nous avons assisté à la pièce de théâtre Pierre et Mohamed donnée en notre
église.
L’auteur, le Fr. Adrien Candiard, o.p., évoque l’amitié, jusqu’à leur
assassinat le 1er août 1996 (quelques mois après l’enlèvement et
l’assassinat de 7 moines trappistes du monastère de Tibhirine), nouée entre
Pierre Claverie, évêque d’Oran, et son chauffeur, musulman de 21 ans, Mohamed
Bouchikhi.
Le texte intense, puisé dans les homélies de Mgr Claverie et le petit carnet de
Mohamed, évoque la force du lien, la foi, le dialogue et l’amour d’un
pays : l’Algérie.
Francesco Agnello, le metteur en scène de cette pièce, écrit que le public de
« Pierre et Mohamed » n’est pas uniforme. Il a le visage de cette « humanité plurielle » que Pierre
Claverie défendait avec tant de ferveur. Et la force de cette parole a permis
la rencontre de ces hommes et ces femmes, touchés personnellement ensemble. Les
yeux s’ouvrent, le regard se pose sur son voisin, sa voisine, sur l’autre. Un
regard nouveau, empreint d’une bienveillance et de l’évidence que « l’autre existe ».
Dans la pièce, Pierre dit : « Découvrir l’autre, vivre avec l’autre, entendre
l’autre, se laisser aussi façonner
par l’autre, cela ne veut pas dire perdre son identité, rejeter ses valeurs,
cela veut dire concevoir une humanité
plurielle, non exclusive ».
Notre réflexion peut se prolonger par la lecture du livre « Pierre et Mohamed : Algérie 1er août 1996 ;
suivi de Pierre et moi »
Editions Tallandier / Editions du Cerf.
Prix : 4,60 € / 17,99 €
PHS