Qui, du footballeur et/ou des soignants…applaudis-tu ?
Répondant à l’appel largement diffusé sur les plateformes des réseaux sociaux, des citoyens Belges se sont donné rendez-vous ce mercredi 18 mars à 20h, pour applaudir les soignants. Belle initiative en faveur de ces femmes et hommes qui risquent leur vie pour faire reculer le Covid-19. Cela montre qu’au-delà des ovations des supporters du ballon rond et de l’euphorie presque maladive provoquée par le sport, les citoyens sont capables d’élever leur regard et de reconnaître l’importance plus grande qu’ils doivent accorder à ceux qui sauvent des vies. Applaudissons-les tous les soirs, ils le méritent bien !
Si le corps sculpté de Cristiano Ronaldo est beau à voir, si ses gestes techniques font crouler d’émotions certains téléspectateurs ; il est grand temps de reconnaître que notre vie avec ses émotions dépend des cernes et de tous les autres signes de fatigue de nos personnels de soins. Eux aussi, beaux à voir !
Nous avons montré que le « panem et circenses » des Romains a ses limites et nous sommes tous conviés à réévaluer nos priorités, ou pas. Nous pouvons continuer à sous-payer et à maltraiter nos soignants pour aduler au contraire, à coups de millions, des jeunes gens qui tapent sur un ballon. Ce choix signera peut-être une fin, pas celle de l’humanité, mais la fin de la raison et de la logique si souvent admirées et présentées comme les caractéristiques des humains. Ça reste toutefois à prouver ! On fait du Cogito cartésien une marque de fabrique humaine: « Je pense donc je suis » ; mais il est parfois triste de constater qu’au lieu de Penser, ON SUIT ; comme le fait remarquer élégamment Alain Finkielkraut dans son discours de remerciement à ses pairs Immortels.
Ne plus suivre la foule, promouvoir notre système de santé et le social…soutenir nos scientifiques, nos soignants, nos acteurs sociaux ; faire preuve de générosité, d’amabilité, d’accueil et de fraternité sera notre projet d’avenir.
Continuons à applaudir et à saluer le travail de chacun, continuons à donner des moyens à chacun pour réaliser la mission propre à sa profession sans nier l’échelle de valeurs qui doit présider à nos choix. Si la vie est le premier grand bien à garder, il parait logique de la prioriser en y investissant un peu plus.
Qui, du footballeur et/ou des soignants…applaudis-tu ? Les deux, mais à des degrés différents. Messi, Ronaldo… vous ne m’en voudrez pas si vous n’êtes pas mes priorités ?
B. Rodney